23. Gérard COLIN

La gloire des rois (Kebra Nagast). Epopée nationale de l’Éthiopie

Volume de 117 pages, format 297 x 210 mm, imprimé sur papier Regotime chamois 135g/m2 et relié pleine toile.

La Gloire des rois (Kebra Nagast), ouvrage fondamental pour l’Éthiopie chrétienne, a accompagné le vieux pays depuis le 14e siècle et la restauration de la dynastie dite salomonide jusqu’aux derniers représentants de celle-ci. Élevée à un statut quasi officiel par le grand Ménélik II il y a plus de cent ans, elle fut même diffusée à d’innombrables exemplaires sur ces gigantesques bandes dessinées que sont les grandes enseignes alors couramment portées en procession.

La Gloire des rois évoque en la magnifiant et en la paraphrasant longuement la visite rendue par la reine de Saba au roi Salomon, dont la Bible (I Rois X, 1-13) nous a gardé le souvenir. Ici cependant, à la différence des autres traditions orientales qui font état de l’anecdote en l’enjolivant, cette belle histoire est utilisée pour légitimer les souverains d’Éthiopie, descendants directs de Salomon et successeurs de celui-ci comme dépositaires de la vrai foi. Cette prétention à représenter le verus Israel est justifiée par le rapt, voulu par Dieu, de l’Arche d’alliance (Sion), conservée depuis à Axoum, la ville sainte de l’Éthiopie. Au confluent de courants religieux divers, la Gloire des rois fait aussi une large place aux prophéties vétéro-testamentaires annonçant la venue du Christ, le Christ qui est le fils de la Perle originelle, la Vierge Marie, elle-même devenue Sion et patronne éminente et bien-aimée du pays.

La langue de la Gloire des Rois est d’une richesse et d’une variété éblouissantes. Les vocables rares et les tours recherchés y abondent et s’y marient dans le plus grand bonheur. On s’est attaché dans la traduction présentée ici – la première version française intégrale du livre – à rendre justice à cette somptuosité stylistique: l’imparfait du subjonctif a été systématiquement utilisé, de même les amples périodes de la prose française classique et les expressions désuètes ou archaïsantes ont paru appropriées pour le joyau littéraire éthiopien.

Joseph Tubiana terminait ainsi sa «Présentation» de la traduction partielle du Kebra Nagast par Hugues Le Roux (rééd. Paris, 2001): «René Basset en a fait une critique sévère… Mais telle quelle, cette traduction a le mérite d’exister et a permis au public français de se familiariser avec une oeuvre importante, en attendant qu’il en arrive une meilleure…» C’est maintenant chose faite, et bien faite !

Docteur d’État ès lettres et chercheur au CNRS, Gérard Colin a enseigné pendant douze ans la langue et la littérature éthiopiennes classiques à l’Institut catholique de Paris. Il est l’auteur d’une quinzaine d’ouvrages, notamment d’éditions et de traductions de textes guèzes hagiographiques et liturgiques.

Prix : 75 chf

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